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La Vie économique |   Vocation Pastorale | Le système

 

Vocation Pastorale : Le système

 

BLANQUI[1] : « Pourvu qu’un paysan puisse joindre au produit de son châtaignier celui de savigne et d’un petit troupeau, le voilà riche et libre »

 

En CORSE, comme dans tous les pays méditerranéens, la transhumance est la grande règle de l’élevage, basée sur la nécessité de posséder deux types de pâturages : ceux d’hiver à la plaine et ceux d’été sur les plateaux.

Il y a une étroite dépendance entre la plaine (ou la plage) et la montagne, et en même temps contraste brutal entre cette plaine littorale au climat méditerranéen et la montagne au climat continental plus froid et où la production végétale se limite à l’été.

 

 

 

On peut aussi, comme le fait BRAUDEL, définir simplement la transhumance comme  « déplacement dans le sens vertical des pâturages d’hiver situés dans la plaine, aux pâturages d’été occupant les hauteurs. »

 

La transhumance s’organise à un triple échelon, chaque échelon correspondant à un type de culture et de végétation.

 

 

Au milieu,

Dans la zone de la châtaigneraie, s’installe le village, l’habitat principal parce qu’il est intermédiaire entre les autres échelons.

Situé au milieu des monts, il est mieux protégé car éloigné de la mer hostile d’où vient l’envahisseur. La population s’établit à BASTELICA, vers la mi-juin, alors que le bergers ne font qu’y passer avant de monter dans les alpages.

 

 

 

Echelon supérieur :

Les  bergers et leurs troupeaux montent aussitôt à la montagne à peu près débarrassée de  neige.

Ils y passent tout l’été dans de grossières cabanes.

Fin septembre, bergers et  troupeaux réintègrent le village, et jusqu’à la mi-novembre, les animaux paissent aux alentours, alors que les gens se livrent à la cueillette des châtaignes

Cela achevé, il n’y a plus rien à faire à la montagne, d’autant que débutent les pluies violentes et les chutes de neige..

Mi-novembre, la population et le cheptel abandonnent la moyenne montagne pour des régions plus basses et plus chaudes.

 

 

 

En bas :

 

Toutes les bonnes places sont prises par les habitants fixés sur les pentes inférieures, à quelque distance de la mer.

 

Il faut donc descendre encore plus bas, jusque dans les basses plaines alluviales. . L’établissement d’hiver est donc au bord de la mer, d’où l’expression qui désigne cet exode : « aller à la plage ».

On s’y installe tant bien que mal dans de rustiques cabanes de bois ou de pierres brutes, car la douceur du climat ne nécessite pas des installations aussi solides que dans la châtaigneraie. On y trouve tous les éléments propres à compléter la vie économique commencée dans les hautes terres. Les troupeaux y paissent des herbes que les pluies d’automne ont fait naître.

On y pratique aussi la culture extensive des céréales. Le climat permet de moissonner le blé dès juin.

 

A cette date, on réintègre le village, et le cycle est ainsi achevé.

 

 

 

 

 

 

 



[1] M. BLANQUI : « Rapport sur l’état économique et moral de la CORSE en 1838 » PARIS 1843