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Aspects de la vie sociale | L’emprise de la Religion | Géographie Religieuse

 

 

Géographie religieuse

Placée au sein de la communauté, l’église constitue le centre de la vie sociale.

Si chaque quartier de BASTELICA a au moins[1] sa chapelle, c’est au centre du village, dans le quartier de SANTO que se trouve l’église paroissiale et le couvent.

L’église de Saint MICHEL :

 

Inventaire[2] de la « robbe » sacrée de Saint Michel, paroisse de BASTELICA

-         3 calices avec leurs pieds en cuivre, en laiton et le « conche » d’argent avec sa patène.

-         1 ostensoir en exposition avec son pied de cuivre et la sphère d’argent avec sa lunette dorée dessus

-         1 « durillo » d’argent avec sa nacelle.

-         1 « corporal » avec sa « palle »

-         4 « borse » de damas de diverses couleurs

-         5 « borse » ordinaires de diverses couleurs

-         11 « celia » de soie couvrant les calices de diverses couleurs

-         3 missels normaux

-         2 missels des morts

-         24 « punfucatori »

-         8 chasubles de damas solennels, de diverses couleurs

-         7 chasubles ordinaires de diverses couleurs

-         4 aubes propres et ordinaires avec leurs amicts et cordons et « pizzetto »

-         3 tuniques propres avec leur « pizzetto » autour, dont une assez vieille.

-         1 « garbrella » de damas rouge accompagnant le viatique.

-         1 baldaquin d’étoffes rouges et blanches, avec 6 lances en argent dessus, qui servent à la procession du saint sacrement.

-         1 « pluviale » blanc avec sa modération de soie jaune

-         1 « padiglionetto » de damas blanc, le tabernacle aves ses fournitures de soie rouge, un autre « padiglionetto  » de lainettes de diverses couleurs.

-         4 nappes blanches avec leurs fournitures, et une demi nappe, avec leurs « pizzetto »

-         4 sous-nappes sans « pizzetto »  avec un gros « ascingamano » (essuie-main ?)

-         2 « lartenari » neuf et 2 vieux

-         2 ciboires d’argent, l’un grand , l’autre petit pour porter le viatique aux malades.

-         3 vêtements sacrés de damas, l’un vert les deux autres blancs.

-         Les fond baptismaux : 3 vases d’argent pour les huiles saintes et une boite en étain, anguleuse, pour conserver l’huile vieille, avec une serviette blanche.

-         1 tabernacle de noyer travaillé, avec le crucifix en bois.

-         6 chandeliers en cuivre, 10 chandeliers dorés, 6 vases en bois argenté, avec 10 « spalliere » de  fleurs de soie vieille.

-         Dans  la chaire, un grand crucifix en bois.

-         Dans le chœur, une banc avec 2 crucifix en bois, un porte livre avec les Saintes Ecritures pour la préparation de la messe.

-         1 caisse renfermant des objets sacrés, fermée, avec sa clef.

-         1 grande croix de bois pour la procession du vendredi saint.

-         1 étendard de damas mauve, représentant la sainte vierge de ROSARIO avec sa lance rouge dorée sur le dessus et une croix dorée et neuve.

-         1 autre étendard vieux de soie blanche représentant la sainte vierge de ROSARIO

-         1 petit baldaquin pour l’exposition du saint sacrement, en bois recouvert de papier doré.

-         3 « carteglorie » dorés dessus, 3 évangiles avec leurs cadres, et 2 « carteglorie » de bois, avec leurs cadres en bois.

-         1 petite « lapona » d’étain, 2 confessionnaux neufs, 2 vieux coussins, 1 petite échelle, 1 missel.

-         1 vase d’étain renfermant l’eau bénite.

-         2 « confuloni » pour l’accompagnement à la sépulture des défunts.

-         Dans la même paroisse il y a 3 autels avec leurs 3 « anchone ». (Icône ?)

-         1 autre grande « anchona » de la Saint Annonciation, 1 autre plus petit du Seigneur Ressuscité, et 8 petits tableaux.

-         4 cloches de métal.

-         1 étendard de dams rouge de la confrérie de la Sainte Croix.

-         1 autre étendard de soie rouge de Saint Michel ARCANGELO.

 

L’autel de l’église de BASTELICA passe pour l’un des plus beaux de la CORSE. Il est en marbre.

Au-dessus de la grande porte d’entrée se trouve un triptyque du 15ème, d’une peinture très vive ? on voit au centre les 12 apôtres et dans les panneaux latéraux différentes scènes des Ecritures.

Le clocher de l’Eglise est également remarquable par ses proportions harmonieuses et aussi par des pierres sculptées représentant les motifs ordinaires de l’époque (Griffons,etc.. et même certains attributs qu’on jugerait obscènes mais qui n’avaient pas alors ce caractère

 

Le couvent.[3]

La dévote et pieuse FIORELLA croyant qu’il n’y avait pas de religieuses en CORSE, résolut de fonder cinq monastères pour les sœurs de son  ordre. Elle obtint l’autorisation du pape PIE II en 1463. Elle avait désiré commencer les travaux du premier couvent à BASTELICA, mais elle n’eut pas le temps de terminer car elle mourut avant.  Son vœu se réalisa un siècle plus tard par l’arrivée des CLARISSES à BASTIA.

En 1535, Les habitants de BASTELICA, qui ne voulaient pas une communauté de religieuses, mais préféraient des moines, plus utiles parce qu’ils peuvent dispenser l’enseignement aux hommes, alors que les femmes n’en ont pas besoin, obtinrent du pape PAUL III l’autorisation d’achever le couvent à leurs frais et de le donner aux OBSERVANTS. Ils le placèrent sous la protection de la très Sainte TRINITE.

Le couvent de BASTELICA est situé au centre du village, en face de l’église paroissiale, mais isolé dans des prés et des jardins. Il possède sa fontaine et une grande place ombragée.

L’ancien bâtiment dura quelques années,  puis il s’écroula. Il fut rebâti de fonds en comble.

Il possède un étage et peut recevoir de 12 à 24 religieux. Il est très fréquenté par la population. Ses moins instruisent la jeunesse avec succès. Il a formé des religieux distingués comme le père Salvadore de BASTELICA, célèbre pour ses talents et sa sainteté fut proverbiale en 1627.

Ce couvent se compose de deux ailes perpendiculaires. La première orientée d’OUEST en EST, la seconde vers le SUD. Il y a 5 portes qui donnent sur la place.

Le couvent possède des jardins, des prairies, des terres estimées à 1714 lires.

Ses archives et sa bibliothèque ont été perdues pendant la Révolution.

Il fut restauré en 1821 et affecté aux écoles, à la mairie et à la justice de paix. Le couvent ainsi que l’église paroissiale ont été démolis en 1932. Sur leurs emplacements on a construit un groupe scolaire.

Le couvent de BASTELICA fut le théâtre d’un évènement politique assez important. La CONSULTE de 1739, où les chefs du TALAVO travaillèrent à faire retrouver au roi THEODORE son trône perdu 3 ans auparavant. Ce projet échoua lamentablement[4].

 

 



[1] 2 chapelles : « L’annonciation » à DOMINICACCI et « Notre Dame du Carmel » à VASSALACCI

  Plus un ermitage pour offrir l’hospitalité aux voyageurs et aux bergers.

[2] Registre paroissial de la mairie de BASTELICA : 1661-1675, Traduction

[3]  « Histoire de l’église en Corse »     Chanoine CASANOVA Tome IV Bastia 1939 pages 462-464

[4] Chronique de la vieille CORSE. Couvents historiques : BASTELICA

         dans « Le Petit Bastiais », 15/10/1939