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La Vie économique| Vocation Pastorale | Controverses sur le bétail

 

 

Vocation Pastorale : Controverses sur le bétail

 

9 décembre 1708 : Controverse entre Anton de Nicolao de CELAVO et Domenico de Carlo Andrea de BASTELICA, au sujet d’une jument dont ils prétendent être tous deux propriétaires. En présence du notaire et de 9 témoins (tous de BASTELICA), on constate que la jument a 12 ans. Or, les témoins affirment avoir entendu de leurs propres oreilles, Anton de Nicolao affirmer que sa jument n’avait pas plus de 8 ans. Il n’a donc aucune prétention à avoir sur cette jument.

 

29 novembre 1712. Controverse entre Domenico d’Antonio de BASTELICA, et le noble Gio Martino OCELLA, citadin d’AJACCIO, curateur des héritiers de Massimiliano de CAURO, au sujet de chèvres que Domenico avait reçu de  Massimiliano.

Il ne peut rendre ces bêtes. En dédommagement, Domenico donne 6 châtaigniers, 48 lires, un orto estimé à 100 lires, 2 chèvres et 9 brebis aux héritiers de Massimiliano.

 

Mais c’est au niveau de la plaine, là où deux conceptions de la vie économique s’affrontent, et non sur des question de pâturages de montagne ou de disputes inévitables dans une économie pastorale, que les plus graves problèmes se posent aux bergers de BASTELICA. Le malaise des bergers est la conséquence de l’évolution économique. Tout au long du 17ème siècle, bornes et clôtures s multiplient partout où l’agriculture devient prépondérante.

 

Le berger de la montagne s’appauvrit sous le poids d’une évolution qui accroît ses besoins en numéraire sans en augmenter les rentrées. Il lui faut de l’argent pour payer les impôts divers, les amendes exorbitantes qui sanctionnent les délits champêtres, le sel enfin qui est bien plus cher depuis qu’il est vendu au poids. C’est lui, gros consommateur de sel pour les salaisons et les fromages, qui fait els frais d’une politique agricole dont les bénéfices vont à d’autres, puisque les prêts aux défrichements et plantations ont été financés par l’augmentation de la gabelle sur le sel.

Dans le même temps les prix de leurs productions (fromages) restent stables. Il y a donc pour le berger un rapport d’échanges désavantageux qui le conduit à renforcer l’économie autarcique.

 

Il choisira alors l’émigration, ou renoncera à être un libre propriétaire et exploitant de troupeaux pour se mettre au service des maîtres du sol. Ou alors, il choisira l’illégalité et  deviendra bandit.

 

Pour le berger la notion de propriété privée s’est toujours plus attachée au bétail qu’au sol. C’est la raison profonde  de sa révolte contre toute entrave à la libre circulation du bétail. C’est pourquoi des luttes sourdes ou ouvertes opposent depuis la fin du 16ème siècle les bergers de BASTELICA et les agriculteurs d’AJACCIO.