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Aspects de la vie sociale |  Les Confréries

 

Confréries

 

Nées de l’église, elles apparaissent au 16ème Siècle.

Paul AIMES explique ainsi  l’origine et la fonction de la Confrérie au sein de la Communauté :

« L’Eglise est à l’origine des conflits entre agriculteurs et pasteurs par l’extension qu’elle a donnée à la culture au détriment des terres de pacage enlevées à la population nomade des bergers. Leur nomadisme tendrait à ne les faire dépendre d’aucune paroisse et par la suite, à les faire échapper au contrôle de l’église. On conçoit donc que pour pouvoir jouir d’une vie paisible et commune, nécessitée par le louage des bœufs de labour et le fermage des terres, on eut recours à cette expression de la  fraternité ou solidarité humaine pour encadrer toutes les familles afin d’établir une règle susceptible d’être volontairement acceptée par tous. »

La Confrérie régularise donc la vie sociale et permet le bon fonctionnement des institutions communautaires.

BIGOT[1] nous explique ce que représente la Confrérie pour le village de BASTELICA :

« S’il n’existe pas dans le pays de sociétés de Secours Mutuel, il existe au moins une espèce de Société de participation, dont  le but est de procurer à chaque habitant qui meurt, les honneurs funèbres, sans qu’il n’en coûte rien à la famille. Presque tous les habitants de la commune font depuis leur naissance partie de cette Société. Jusqu’à 16 ans, chaque sociétaire paie à la caisse de la Société 30 centimes par an. Depuis cet âge jusqu’à la mort il paie 60 centimes par an. Moyennant cette rétribution, chaque sociétaire ou Confrère a droit le jour de sa mort à 12 gros cierges en cire qui restent à la Confrérie, à autant de petites messes qu’il y a de prêtres dans la Commune, à une grande Messe chantée appelée PARATA, à tous les offices des morts, à une conduite de tous les confrères qui sont dans le village.

Chaque année, le mardi de PAQUES, le chef ou prieur de la Confrérie, qui est sous l’invocation de Saint François, choisi 12 confrères qui sont chargés de nommer le Sous-Prieur pour l’année en cours………….

Le surplus de l’argent qui s’accumule chaque année est mis en dépôt entre les mains d’un vénérable prêtre du pays qui jouit de la considération générale. Il a une clé de la Caisse et le Prieur et le Sous-Prieur, en ont chacun une. »

La confrérie joue un grand rôle dans la Communauté. Chacune a un habit particulier (Cape et aube blanche pour celle de saint François à BASTELICA)

Le règlement y est très strict. Les confrères sont tenus d’avoir des mœurs exemplaires, ils doivent respecter les règlements communaux, sinon ils sont passibles d’amendes majorées par rapport aux autres membres de la Communauté.

Les Confréries officiellement supprimées par une loi du 10 Août 1792, réapparaîtront après le Concordat.

 

 

Ces différents aspects de la religiosité mettent en évidence l’emprise de l’église sur l’organisation sociale, mais ils soulignent aussi l’importance du profane et l’irrégularité dans les conditions de vie.

Le Clergé n’est donc pas misérable. Pour le peuple il représente le seul moyen d’échapper à la misère. Pour les notables, l’assurance d’occuper une fonction importante dans la hiérarchie de l’Eglise.

Mais la Révolution, en la privant de ses richesses foncières, va affaiblir son emprise sur le village.

 



[1] Maximilien BIGOT : « Paysan Corse en communauté : Berger, porcher des montagnes de BASTELICA, d’après les renseignements recueillis sur les lieux en 1869. » BASTIA 1971 page 67